La Mort dans tous ses états
Se préparer à la fin de vie
Les samedi et dimanche 28 et 29 septembre 2019
Crêt-Bérard, La Maison de l’Eglise et du Pays, Puidoux
Presse
Dossier de presse
Réformés : « Affronter sa mort avec sérénité », septembre 2019
La mort…cette grande inconnue. Objet de toutes les craintes et de toutes les projections, tantôt effrayante, tantôt libératrice, la mort a bien souvent mauvaise réputation. Une réalité qui nous concerne pourtant tous et que l’on esquive soigneusement !
La 4e édition des Journées Hors du Temps propose, l’espace d’un week-end, de prendre un temps d’introspection et de réfléchir aux questions essentielles que posent la fin de vie en général et notre fin de vie en particulier ainsi qu’au rôle de l’accompagnement spirituel lors de ce moment crucial. Elle nous invitera également à découvrir ce que nous enseignent les sagesses des traditions authentiques pour se préparer à la mort de son vivant.
Des représentants de quatre grandes traditions spirituelles – christianisme, judaïsme, hindouisme et bouddhisme –partageront leurs enseignements et évoqueront leurs expériences auprès des personnes malades ou en fin de vie ainsi que leurs observations sur leurs attentes, besoins, joie ou peur expérimentés lors de ces périodes de vie intense.
Le week-end se déroulera en deux temps :
La journée du samedi sera consacrée à l’accompagnement en fin de vie. Elle sera ponctuée par une table-ronde en présence de Mme Maria Fernandez-Petite, psychologue de la Fondation Rive-Neuve, spécialisée en soins palliatifs.
Le dimanche, la question de la préparation à la mort de son vivant sera abordée. Que peuvent apporter les traditions dans ce processus ? Et que proposent-elles ?
Le week-end sera également rythmé par des exercices méditatifs proposés par les intervenants afin d’ancrer la pratique à la théorie.
Intervenants principaux
Philippe Cornu
Modérateur de l’événement.
Docteur en ethnologie (anthropologie des religions) chercheur et chargé de cours en anthropologie religieuse à l’INALCO, Président de l’Institut d’Etudes Bouddhiques à Paris. Philippe Cornu est président de L’Institut d’Études Bouddhiques (IEB, autrefois Université Bouddhique Européenne UBE) et chargé de cours en anthropologie religieuse à l’Institut national des langues et civilisations orientales. Il est traducteur de plusieurs ouvrages tibétain et enseigne également depuis 2011 le bouddhisme, l’hindouisme et l’histoire des religions à l’Université catholique de Louvain (UCL).
Swamini Umananda
La vie de Swamini Umananda illustre la manière dont la spiritualité peut apporter enthousiasme et inspiration au cœur du quotidien. C’est en 1983 qu’elle rencontra le maître spirituel qui a transformé sa vie, Swami Chinmayananda, maître de Vedânta réputé. Après une formation monastique intense en Inde, elle a commencé, à la demande de son maître, à transmettre l’enseignement du Vedânta. Responsable de la Chinmaya Mission France, Swamini Umananda intervient devant des audiences tant françaises qu’étrangères (Europe, Royaume-Uni, Canada et aussi en Inde) qui sont touchées par son amour et la clarté de son enseignement.
Interventions :
L’accompagnement en fin de vie selon l’Hindouisme (Sanâtana dharma)
La religion hindoue – dont le véritable nom est Sanatâna Dharma – est centrée autour de grands principes philosophiques dont certains sont très spécifiques : le Dharma, le Karma, la réincarnation… Ces concepts déterminent entre autres l’attitude des hindous face à la mort. Ainsi en fin de vie, il y a des pratiques destinées à accompagner le mourant. Au moment du grand passage, l’esprit doit se tourner vers le Divin, et s’unir ainsi au Suprême. Swaminiji détaillera ces pratiques, en s’appuyant sur les Grandes Ecritures de l’Inde.
Se préparer à la mort de son vivant selon l’Hindouisme (Sanâtana dharma)
Selon les Ecritures de l’Inde, il y a une Réalité suprême dont l’univers émane, et le but de la vie est l’union à cette Vérité. A partir de là, la vie entière devient un parcours spirituel : conduite droite, fondée sur des valeurs nobles, élargissement du coeur, et pratiques transformant peu à peu l’esprit. L’éveil à la Vérité est la véritable mort, la mort à une vision erronée du monde et de soi-même. La mort physique est un drame seulement pour celui qui n’a pas encore atteint cet état de sagesse : la vie spirituelle va donc le préparer à cet ultime changement.
Père Luc Ruedin
Luc Ruedin prêtre jésuite, philosophe et théologien, est formateur d’adultes et accompagnant spirituel. Aumônier en milieu universitaire (UniGe), hospitalier (CHUV) et écouteur de rue, il est actuellement responsable de la formation des novices jésuites en Allemagne. Il donne des retraites sur divers auteurs et thèmes de la tradition spirituelle et littéraire (Prière du cœur selon la tradition de Franz Jalics sj, Maître Eckart, Thérèse d’Avila, Etty Hillesum, Georges Haldas, etc.). Actif dans le dialogue interreligieux, il accompagne également des voyages « Foi et culture »dans le cadre de l’agence PBR-Ad Gentes. Auteur du livre « Georges Haldas, Etty Hillesum, Poètes de l’Essentiel, Passeurs vers l’Absolu » aux Editions Parole et Silence, il est membre du comité de rédaction de la revue Choisir et collabore aux revues Etudes et Christus.
Interventions :
Accompagner par-delà…
Être làet avecjusque et par-delà le dernier passage humanise tout accompagnant. S’acceptant mortel le voici dans l’attitude la plus ajustée – confiance, humilité, vulnérabilité, impuissance, abandon – pour devenir témoin du Tout-Autre, de cet Amour inconditionnel qui fonde, guide et soutient tout accompagnant dans la voie chrétienne. Peut alors surgir l’Inattendu, l’Inespéré…
Se préparer à la mort ?
« Ceux qui vont mourir nous apprennent à vivre ». Certes, mais peut-on se préparer à la mort ? Peut-on apprivoiser l’Inéluctable ? La tradition chrétienne a développé un « ars moriendi » que nous explorerons. La vie spirituelle, de son côté ouvre des horizons insoupçonnés. Reste que chacun-e est invité-e à y répondre personnellement. À quel prix ? Par quelle grâce ? Sur quel chemin ?
Rabbin Gabriel Hagaï
Rabbin orthodoxe franco-israélien, conférencier, linguiste, philologue, paléographe-codicologue, médiateur, poète, calligraphe et chanteur. Formé à Jérusalem et à Boston, il est enseignant-chercheur et chargé de cours dans diverses universités et instituts supérieurs parisiens. Très investi dans le dialogue interreligieux, il est membre actif et conseiller de plusieurs associations françaises et internationales promouvant la paix. Père et grand-père, il est également maître-initiateur dans une tradition mystique non-dualiste du judaïsme séfarade remontant jusqu’à Moïse.
Gabriel Hagaï est co-auteur des ouvrages :
Rites – Fêtes et Célébrations de l’Humanité (dir. Thierry-Marie Courau et Henri de La Hougue), Bayard, 2012 ; L’Aventure de la Calligraphie (dir. Colette Poggi), Bayard, 2014 ; Espérer l’Inespéré – 15 Témoins pour Retrouver la Confiance (dir. Gersende de Villeneuve), Saint-Léger Éditions, 2016 ; et La Laïcité aux Éclats (avec Ghaleb Bencheikh, Emmanuel Pisani et Catherine Kintzler – dir. Sabine Le Blanc), Les Unpertinents, 2018.
Interventions :
Fin de Vie, Accompagnement
Dans le judaïsme, l’accompagnement des mourants est une tradition accomplie d’autant plus scrupuleusement que c’est un de ses commandements primordiaux. Il est enjoint qu’au sein de chaque communauté juive, un groupe de fidèles assiste les malades, en les réconfortant de leur présence, en leurs derniers instants. À part cela, celui/celle qui sent sa fin prochaine, se doit de se repentir une dernière fois, et de réciter des psaumes, des prières, puis le kérygme (« Shema‘ Yisrâ’él ») avec son dernier souffle.
Se préparer à la mort de son vivant
« Mourir avant de mourir », ou « mourir à soi-même » – perdre une vie illusoire pour gagner une vie véritable – ainsi que nous le demande le verset (Deutéronome XXX, 19) : « wuvâḥarta baḥayyîm (tu choisiras la Vie) » – ici, “la Vie” avec un V majuscule. C’est l’enseignement de nos Sages (T. Berâkhôt 18a-b ; cf. Rachi sur Genèse XI, 32) : « Les justes (ṣaddîqîm) même morts sont appelés vivants (ḥayyîm), et les impies (reshâ‘îm) même vivants sont appelés morts (métîm). » Telle est la vertu par excellence de notre Patriarche Jacob (Ya‘aqov), en allusion dans le verset (Genèse XXV, 27) : « Ya‘aqov îsh tam yôshév ohâlîm (Jacob était un homme simple résidant sous les tentes). » Selon l’enseignement de R. Shim‘ôn ben Lâqîsh (T. Berâkhôt 63b, T. Shabbât 83b, etc.) : « La Torah ne s’accomplit qu’en celui qui se tue (mémît ‘aṣmô) sur elle ; comme il est écrit (Nombres XIX, 14) : “Zè Tôrat hâ-Âdâm kî yâmût bâ-ohel (voici la Torah de l’Homme qui meurt sous la tente)”. »
Lama Jigmé Thrinlé Gyatso
Moine bouddhiste depuis 1987, également poète, Lama Thrinlé a vécu 14 ans en communauté et 15 ans en retraites solitaires dans l’Himalaya et en France. Il a reçu les enseignements, transmissions, instructions spéciales et initiations de plusieurs Maîtres tibétains, notamment dans la lignée Drukpa Kargyü et en particulier de Khenchen Yéshé Tcheudar Rinpoché, de Shri Sengdrak Rinpoché et du Gyalwang Drukpa. Il partage son expérience spirituelle lors de retraites de méditation collectives et lors de conférences en France et en Europe. Il est le référent méditation de l’association MYPAM à La Roche-sur-Yon et des groupes Drukpa à Grenoble, à Tours et en Vendée. Il a publié une douzaine de livres aux éditions de l’Astronome.
Interventions :
Pour un accompagnement juste et ajusté
L’accompagnement en fin de vie est un bienfait précieux pour l’accompagné et nécessite attention, bienveillance, clarté et habileté de la part de l’accompagnant. C’est un moment important lors duquel se révèlent parfois peurs, ressentiments, doutes, non-dits, souvenirs, confiance, aspirations spirituelles, expériences de fermeture ou d’ouverture… L’essentiel n’est-il pas la simple présence ?
Se préparer à la mort, une pratique de chaque instant
La tradition bouddhiste insiste particulièrement sur la préparation à la mort et en fait une voie de libération de tout instant. En effet, l’idée de la mort est un support central pour la motivation, la réflexion et la pratique au début, au milieu et à la fin du chemin de la vie présente : remède à l’indolence, à l’arrogance et à l’attachement, incitation à l’attention et à la vigilance, méditation profonde de libération au moment de la mort.
Programme 2019